Les "Salabert"
 

Pierre Calvet
Raymond Rouquette
Jean Conquet
Marie Laggriffoul
Les "Salabert"

Les Salabert et l'amicalisme, une longue histoire…

 

Dans la famille Salabert, il y a l'arrière grand-père : Jean Salabert. Puis il y a le grand-père : René Salabert. Il y aussi le père : Jean Salabert. Et moi : Laurence !

 1. L'arrière grand-père Jean Salabert est né en 1869. A peine 2 ans après s'être marié avec Marie Combres, ils décident de quitter leurs terres des Besombes (au dessous de Cassou -12460 St Amans-des-Côts) et partent pour Paris. Jean avait alors 24 ans, Marie 21 ans.

5 enfants y naîtront, et 4 affaires se succéderont.

Ainsi la famille Salabert était le type même de famille aveyronnaise exilée, tiraillée entre la Capitale, et son Pays. Le travail, les enfants , la guerre, n'ont pas épargné la famille. Les 3 derniers enfants étaient bien jeunes pendant la 1ère guerre mondiale, quant au 1er… il y fut tué… 

On trouve trace de l'engagement "officiel" dans l'amicalisme de Jean Salabert  dès 1910 à la fondation de l'amicale donc.  La famille avait alors acquis un nouveau Café, au 118 rue Michel Bizot, dans le 12ème arrondissement de Paris. L'une des toutes premières assemblées de l'amicale des enfants de St Amans eut lieu chez Jean Salabert, le 6 mai 1910.

Vraisemblablement, Jean Salabert faisait partie de ceux qui croyaient en l'amicalisme, et qui y mettait déjà tout son cœur pour tenter de tisser ce lien d'amitié que nous connaissons encore aujour'd'hui.

Il a participé à l'élaboration de nos statuts, dont voici un extrait…

 

 2. C'est son dernier fils -René- né en 1912- qui ne ménage ni temps, ni courage, ni espoir, pour poursuivre l'œuvre de son père.. Fidèle aux réunions, René a d'abord fait partie des "jeunes"… puis des moins jeunes. Pour finir en 1959 (à l'âge de 47 ans) et jusqu'à 1967: Président de l'amicale de St Amans-des-Côts.  

Dans les années 60, les statuts de la Société correspondaient encore aux réalités de l'époque : (cf supra)

-          établir et développer des relations d'amitié et de solidarité entre les membres…

-          seconder les membres qui en exprimeront le besoin…

-          entretenir et  cultiver les souvenirs du pays natal….

-          Aider financièrement les membres… ou leur Pays…

 Cependant, il est intéressant de noter que déjà, il existait une rivalité entre les "jeunes" et les "anciens".

 L'AG du 11.02.1959 fut  particulièrement houleuse;  Tandis que "les jeunes" souhaitent présenter leur nouveau programme, ils se font "huer"…par  les "anciens" . Ces derniers affirmant leur désir de continuer dans le même sens. Les "jeunes" s'estimant  vexés et déçus, quittent la réunion et donnent leur démission collective.

Il s'agissait de Messieurs J. Calmels / C. Rouquette / M. Vic / R. Rouquette / P. Grezes / R. Gaillac / R. Gauthier / le Dr Poujade / A. Marty.

 1 an plus tard, dans un climat tendu, les jeunes acceptent de revenir, pour participer à l'élection du nouveau Président de l'amicale.

2 candidats  : René Salabert (pour les "anciens") et Pierre Grezes (pour les "jeunes").

Après dépouillement du vote à bulletin secret, René Salabert est élu avec 36 voix ….. contre 35 pour P. Grezes. Déçus, les jeunes à nouveau quittent l'assemblée.

 René Salabert succède donc ainsi à son grand ami Paul Baillot, a la présidence de l'amicale de St Amans-des-Côts.

 Remarque : Que l'amicaliste lecteur que vous êtes se rassure ; certains de ces jeunes n'ont pas abandonné l'amicalisme pour autant : on retrouvera Raymond Rouquette… et Roger Gaillac, à son tour Président de l'amicale de 1967 à 1979… sans doute entre temps ont-ils  vieilli ? !!!

 René Salabert a surtout marqué l'amicale par le rôle qu'il semble avoir joué dans le rapprochement avec celle de St Symphorien-de-Thénières. (Lire la rubrique Historique) Quand bien même il faisait partie des "anciens", il n'en était pas moins conscient du problème de la formule des festivités amicalistes…Conscient que l'union fait la force, il impulse la réunion de 2 amicales tout simplement voisines.

 Quelques titres honorent René Salabert :

-          Vice président du syndicat des limonadiers de Paris

-          successivement secrétaire, trésorier puis Président de l'amicale

-          Chevalier du mérite amicaliste de la Ligue Auvergnate

-          médaille d'argent de la ville de Paris

-          Conseiller municipal en 1959, puis maire-adjoint . Au service des administrés de St Amans pendant 12 ans.

-          Membre de différents organismes dont le Tourime. Co-fondateur de notre actuel Syndicat d'initiative (devenu depuis "office du tourisme"), et fondateur avec M. Gueudet du 1er camping de St Amans.

-          Membre du conseil d'administration du CAV (Cercle Athlétique Viadénois), association sportive de St Amans. 

… sans oublier certaines actions -dons- passé(e)s sous silence, juste parce que René ne voulait pas que cela se sache…

 

3. Jean Salabert, -le fils de René- a son tour prend les reines de l'amicale. Il en a été le Président de 1979 à 1988. Comme son père et son grand-père, il commence par assister aux réunions en tant que "jeunes", puis moins jeunes…. Pour finir comme lui… Président de l'amicale !

 … sauf qu'entre temps, l'époque commence à changer….

 C'est la troisième génération d'exilés. Le tiraillement entre Paris et le Pays existe toujours, mais il devient peu à peu impossible d'envisager le retour au pays, sauf pour la retraite, si Dieu prête vie.

Les Parisiens d'Aveyron sont toujours aussi nombreux, ils ont investit les CHR avec succès. Ils sont plus autonomes. La guerre qui sépare autant qu'elle soude, n'existe plus. Le choc pétrolier remplace.

Au Pays il n'y a plus d'exils massifs. Ceux qui ont choisi de rester, restent. Ceux qui sont partis….. sont partis.

 On se réunit alors plus par souci de cultiver nos racines communes qu'autre chose…

Ce qui n'est pas forcément bien compris par ceux qui sont restés.

 Peu à peu, sans s'en rendre compte, l'amicalisme change de finalité. Il est toujours question d'aider la famille, les amis restés au Pays, mais on profite surtout de ces réunions pour tisser des liens devenus professionnels, et raviver notre identité d'Aveyronnais dont nous avons peur de perdre le label…Paradoxalement l'amicale n'a plus d'adhérents cotisants. Seule la Tombola apporte un surplus financier, et chacun finance son repas, sa soirée, sa sortie.

Juste pour rester ensemble : parler CHR et  Aveyron.

Mais cela ne dérange personne. Les soirées de l'amicale de St Amans / St Symphorien sont toujours réputées des plus prestigieuses.

   Et moi dans tout ça ?!

 4. J'ai commencé à participer aux réunions, il y a quelques années. A l'époque, je faisais partie des "jeunes" ; comme mon arrière-grand-père, mon grand-père, mon père !

La tendance amorcée en 1959 se poursuit, et en 2000 le même scénario s'est presque répété. Pour l'instant personne n'est revenu, quand bien même les jeunes auraient-ils vieilli… et malgré moi, je me retrouve propulsée à la vice-présidence de l'amicale !

 Mais il y a un phénomène nouveau… nous n'investissons plus les CHR. Nous sommes donc entrain de perdre maintenant l'identité professionnelle qui nous caractérisait. Est-ce un mal ? pas forcément.

Aujourd'hui, j'ai le sentiment que la diversité de nos professions enrichit notre culture d'Aveyronnais. Nos horizons s'élargissent. Nous semblons garder cependant encore tout au fond de nous-mêmes les valeurs que les "anciens" ont forgées, et nous restons toujours à l'affût de nouvelles rencontre Aveyronnaise.

 Les jeunes d'aujourd'hui refusent la façon dont nous manifestons notre attachement au Pays. Cependant ils restent les premiers à apprécier cet enracinement. Pour preuve, l'une de mes  sœurs, Barbara Salabert qui tente de fédérer les Parisiens Aveyronnais employés comme elle à la chaîne de Télévision France 3. Une interview dans l'Aveyronnais par çi, un repas "d'affaires" avec Gérard Paloc -président de la FNAA- par là….

Mais vous ne la verrez pas forcément présente dans nos Banquets…

A la différence de ses aïeuls, elle ne milite pas pour son village, mais pour l'Aveyron tout entier !

 Normal, l'échelle du temps et de l'espace a changé.

 Un besoin latent de cultiver nos racines, et cet amour toujours très fort pour notre région, nous poussent à évoluer. Une nouvelle approche s'amorce. Témoins visibles sans doute, Notre  Marche de Pays né à l'initiative de la FNAA… une réponse à nos maux  ? sans doute. Une bouffée d'oxygène pour l'amicalisme ? sûrement.

 Les arrières arrières-petits enfants de Jean Salabert sauront-ils relever le défi ?

 

Laurence Salabert-Charreyre

 

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Dernières modifications : 08/02/2007

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Laurence Charreyre