Vicomte d'Armagnac
 

Vicomte d'Armagnac
Lo Mouonto o l'estibo sul l'Auoubrac
langues rivales ?

Le Vicomte d'Armagnac, sa biographie

 

 Tandis que Raymond Rouquette nous présente une publication du poème du Vicomte d'Armagnac, il nous offre également une petite biographie de ce célèbre personnage …Il s'agit, plus précisément d'une "étude régionale des De Layrac / Frayssinoux / Armagnac".

 

Bien que les racines profondes de sa famille se situent au Puech de Currières, Monseigneur Frayssinous avait vu le jour au château de la Vayssière, le 9 mai 1765.

Vif et clair dans ses propos, ce personnage illustre digne du Panthéon rouergat devint un grand orateur –le plus grand de son époque-

Au temps où n’existaient ni les micros, ni les amplis, il lui arriva de réunir plus de 4000 personnes attentionnées à son écoute !

Ces faits rapportés ici ou là prouvent l’éloquence de ce prédicateur hors du commun. Il est indiscutable que pour rassembler un auditoire aussi nombreux, il était nécessaire que les sermons ne soient pas ennuyeux mais convaincants tout autant qu’inspirés de sagesse et ménagement.

 

Ses études se firent au collège Royal de Rodez, avec –parmi ses professeurs- l’abbé Carnus, bien connu par sa montgolfière qui en 1784 survola Rodez.

En parallèle à ses brillantes études Pierre Dijols écrira, que notre futur évêque Frayssinous aimait les paysans et se plaisait à leur parler librement en patois…

Ses sermons dans son église de Curières se faisaient d’ailleurs dans ce dialecte.

 

Tout d’abord un séjour à Paris, puis ce fût un retour au pays pendant la période révolutionnaire. Oh, nul doute que son talent dialectique retentit par sa voix, plus d’une fois sous la frondaison des chênes du château du Puech de Curières.

En 1801, le voici de nouveau à Paris, mais sa voix influente qui faisait autorité fut stoppée en 1809 par Napoléon qui imposa l’interdiction de ses conférences.

 

Profitant des 5 ans de suspension qu’il dut subir, en auteur réfléchi il mit au point son ouvrage en 4 volumes « la défense du Christiannisme » (devaient se succéder 8 éditions à partir de 1822).

 

Incluons un peu ici de l’histoire de chez nous qui se déroula au cours de ces décennies… 1814 à une vingtaine de kilomètres e Rodez. C’est le soulèvement royaliste du château de La Goudalie où existaient quelques personnages titrés «gardes du corps du Roy ». Le complot fut dirigé par les chevaliers de la foi. Pour relater et développer ce grave événement, nos annalistes furent prudents.

Après la chute du premier empire, voici la Restauration : période trouble et secrète de notre histoire avec par exemple en Haut-Rouergue la petite église et ses pratiquants qu’on appelait « les enfarinés ». Ils s’étaient tout d’abord opposés fortement au Concordat de Napoléon.

 

Denis Luc Antoine De Frayssinous s’élève de plus en plus… et le voilà Inspecteur de l’académie où il prononça l’éloge de Saint-Louis. Ministre secrétaire d’état responsable des affaires ecclésiastiques et de l’instruction publique.

Nous le trouverons :

Grand Maître de l’Université

Chevalier de la légion d’honneur.

Ajoutons à cela : Comte et Pair de France

Evêque d’Hermopolis (Egypte)

Premier aumônier du Roi Louis 18 –qu’il assista d’ailleurs au moment de sa mort-   et enfin,

Confident et conseiller de notre Roi de France Charles 10 …

 

… c’est dire l’importance et le prestige de notre compatriote…

 

 

Si le cœur de notre Prélat Aveyronnais est déposé en l’église de St Come d’Olt, Monseigneur Frayssinous mourut à St Geniez d’Olt, le 12 décembre 1841, âgé de 76 ans. C’est dans la chapelle de Frezals de St Geniez que le comte de Chambord (ou Duc de Bordeaux –petit fils de Charles 10- et prétendant au trône de France (qui aurait eu pour nom Henri 5)) fit édifier un très beau mausolée œuvre du sculpteur Gayrard.

 

Les habitants de cette paroisse en sont très fiers, mais il est surprenant de ne trouver aucune vue en vente sur carte postale !

 

Pour la mort de Monseigneur Frayssinous, que de discours, éloges, oraisons funèbres… pour ne citer que celles prononcées à Rodez par le chanoine Noël, directeur du petit séminaire de St Pierre.

 

J’ajouterai un détail, au sujet de Monseigneur Frayssinous , que l’on peut presque considérer comme précurseur de nos banquets amicalistes…ainsi on trouve … « pendant son ministère, il réunit chaque année dans un repas simple mais cordial tous ses amis du Rouergue, qui habitaient Paris… »

 

Pour terminer je dois compléter cette documentation sur Monseigneur Frayssinous, en disant que :

Le 20 Mars 1817 : drame à Rodez. Fualdès, un magistrat originaire du Carladez est assassiné.

Un frère de l’épouse de Jean-Jacques Roquette du Battut  (St Amans-des-Côts) un « Bastide » est condamné à mort : il montera sur l’échafaud en criant son innocence. Ténébreuse affaire à l’époque, où les faux témoignages sont à présent bien connus…

Vengeance… où le Ministre de L’intérieur Décazes –fondateur de la ville de Décazeville- exerça sa pression…une famille fût salie parla guillotine.

UN an plus tard, en 1818 Jean-Jacques Roquette décède. Sa veuve a alors comme tuteur de ses enfants Monseigneur Frayssinous…

 

Un grand mariage dans le Nord de la France… l’illustre tuteur avec ses puissantes relations y fut sans doute pour quelque chose !

   

R. Rouquette FA -35-

L. Charreyre VIII.1.

 

Accueil Remonter Suivante

Dernières modifications : 08/02/2007

©

Laurence Charreyre