L'espoir d'une vie meilleure a toujours été un
leitmotiv dans le coeur des Hommes. Comme un instinct de survie...
Surtout lorsqu'ils sont montagnards, isolés, nombreux.
Courageux aussi. La migration des populations n'est pas un phénomène
exceptionnel. Du moyen-âge à la fin du 19ème siècle, nos hommes sont
d'abord partis en Espagne comme scieurs de long ou boulangers ; cette
contrée apparaissant comme une terre plus riche tout en étant la moins
éloignée de chez nous. De plus, il semble que ce pays ait toujours
trouvé un appui dans les discours religieux et le voyage semblait moins
risqué avec la présence permanente des pèlerins sur les voies de St
Jacques....
Mais peu à peu l'eldorado espagnol s'étiole. Au
milieu du 19ème siècle, plus audacieux ou davantage confrontés à la
misère, certains décident de tenter l'aventure au delà des mers : le
Canada, l'Argentine, le Chili... la Nouvelle Calédonie... Les moins
téméraires -mais tout aussi affamés- resteront en France, et tenteront
la capitale : Paris. Ce Paris encore 'moyennageux' qui a besoin de gros
bras pour porter l'eau dans les étages des maisons bourgeoises. Les
nord-Aveyronnais deviennent charbonniers après les transformations du
Baron Haussman. Le charbougnat s'annexera alors bien vite une
autre activité : la vente du p'tit verre de rouge, et du café dans
son 'entrepôt'. La concurrence avec les savoyards n'a plus de raison
d'être ; ces derniers ayant décidé majoritairement de retourner dans
leurs montagnes, que l'industrialisation a réveillé.